Clouzot, avec une froideur cynique et une ironie impitoyable, fait de son actrice icône la véritable martyre d'une société puritaine et hypocrite. Elle la seule victime, nous les coupables. Imbue d'une humanité inouïe, la poupée française ne s'est jamais si remarquablement donnée à l'écran par l'ambiguïté de son personnage tourmenté à l'intérieur.
« J'ai peur de rien. Vous êtes là, déguisés ridicules. Vous voulez juger mais vous n'avez jamais vécu jamais aimé, c'est pour ça que vous me détestez puisque vous êtes tous morts morts. » - sans doute l'une des plus bouleversantes déclarations de guerre envers le moralisme bourgeois.